Barcelona

      Jeudi soir on a pris nos sacs à dos et on a filé vers l'est. Barcelone...

Ce n'était pas la première fois que j'y mettais les pieds et pourtant cette ville m'a enchantée de la même manière et ce voyage restera gravé. Une cinquantaine d'ERASMUS "guidée" par une bande d'étudiants espagnols assez fous (toujours les mêmes) ça ne donne pas un voyage quelconque, ça donne une excursion de "puta madre" comme ils disent. Ces voyages avec eux c'est toujours un "bordel innommable", et c'est vraiment génial. Au début c'est assez déroutant mais au fil des voyages on sait qu'il n'y aura ni ponctualité, ni organisation, et beaucoup d'imprévus et c'est ça qui est vraiment drôle. On s'est posé dans une auberge au cœur de la ville. Une auberge géniale. De jeunes voyageurs venus de partout dans des chambres de 10, une cafétéria-salle commune à la musique rock et aux murs en ardoise où se dessinent des signatures et petits mots d'anciens voyageurs étant passés par là. Certains mangent, d'autres jouent au tennis via la wii et d'autres encore réfléchissent leur périple sur les ordinateurs. L'un  d'eux regarde la météo : 9 à 12 degrés. Près de 10 petits degrés de plus qu'à Valladolid. Balade dans les rues de cette ville, visite guidée par un étudiant de Barcelone (une connaissance d'un des Espagnols) sur les traces de Gaudi. La Casa Batllò, Casa Milla, Parc Güell y Sagrada Familia... Arrivée au parc Güell je regarde cette ville qui s'étend devant nous, ce paysage, ce ciel bleu, ces ERASMUS fous autour de moi, ces enfants en uniforme qui jouent en riant autour des palmiers...

Alors je regarde Lucile et lui dis :

 "prise de conscience : regarde les palmiers, regarde Matteo, regarde la vue, regarde le ciel, regarde les autres et maintenant regarde où on est assises. Comme dans l'auberge espagnole. C'est tout" et je suis partie. Elle avait joué le jeu et tout regardé successivement. Elle m'a rejoint et en riant elle a hurlé :

"Camille on est à Barcelooooooooooooooone!".

     A chaque voyage on a ce petit moment de prise de conscience où on se rend compte de cette chance que l'on a, de tout ça. Ce n'est pas seulement la joie d'être là où l'on est à l'instant précis, c'est "tout ça", cette vie magnifique que l'on vit depuis 3 mois et qui se prolonge, chaque jour, nous fabriquant des souvenirs pour toujours...

    On erre dans ce parc, les yeux pleins de couleurs, de beautés et puis on se perd. On mettra un peu de temps à retrouver les autres à la Sagrada Familia et ses façades au style très différent. Après, chacun se disperse. Moi je veux aller vers la mer. « Vamos a la playa ». On ira donc voir le port où j'avais tant ri avec ma classe de lycée il y a quelques années. Le port et la plage. On retourne en enfance en faisant une course de chevaux sur un vieux manège sur le port. Ex aequo. La nuit est tombée et le vent s'est levé. On laisse nos pas sur le sable, traces avalées par les vagues qui nous surprennent même, parfois. Le soir, les Espagnols nous emmènent dans des endroits improbables, des lieux vraiment chouettes avant la soirée ERASMUS, évènement national. On rentrera vers 7h, heure du premier métro.

     Le lendemain est plus calme, en petit groupe on ne veut pas suivre les Espagnols mais visiter, goûter Barcelone... Matteo, Lucile, César, Grégoire (en version Polonaise mais l´écriture m´échappe -la prononciation aussi-) et moi on errera dans ses rues jusqu’à une heure du matin. Une journée à découvrir, à profiter, à écouter des concerts sauvages, à manger des churros, à voir la Cathédrale avec ses palmiers,  les jolies places, discuter avec des Catalans, entendre les discours de l'identité de la région et blablabla, à savourer le marché de Noël, à s’improviser un foot avec une canette vide dans les ruelles, à reconnaître des places vues seulement dans des films, à errer sur la Rambla, à graver des mots sur le sable, à jouer avec les vagues (raté pour la chaussure droite), à prendre en photo le surfeur qui nous poursuivra pour nous donner son adresse mail ( wouaaah), à admirer ce paysage... le tout avec ces gens, avec ces sourires en permanence, cette ambiance... ça n'arrête pas, jamais...

     J’ai vraiment apprécié, encore plus que la première fois. Je reviendrai en début d’année, il y a des vols à un centime de Madrid.   Volveré...